Avec 87 millions d’habitants répartis sur huit Etats, l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMAO) constitue un marché porteur pour les entreprises qui y opèrent. Hélas, celles-ci plus ou moins enrayées par les difficultés d’accès au crédit bancaire, ne sont pas toujours au fait des possibilités de financements alternatifs au sein du marché boursier de l’UEMOA, pour booster leurs activités.

Pour corriger cette insuffisance, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), de concert avec la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), a organisé, une journée d’information et de sensibilisation sur le financement des entreprises.

Trois présentations ont été faites aux chefs d’entreprises qui ont fait le déplacement. La première, par le directeur général de la BRVM, a porté sur le marché financier régional et le financement des entreprises. M. Bah Mamadou, directeur de l’antenne nationale BRVM, pour la deuxième présentation, a expliqué les modalités d’accès au boursier, quand M. Khassim Diop, chargé du développement des marchés BRVM, s’est attelé à présenter les produits et les services complémentaires.

Ainsi on retiendra que le système bancaire classique s’avérant bien souvent inadapté, le marché boursier, apparaît comme une solution alternative ou complémentaire au système de financement des entreprises. Selon les conférenciers l’intérêt de ce type de financement, c’est qu’il n’exige pas de garanties particulières, ni de taux d’intérêts puisque la rémunération de l’apporteur de capitaux se fait à partir des performances de l’entreprise et sur ses dividendes.

La Bourse régionale des valeurs mobilières constitue donc un formidable instrument de mobilisation des capitaux mis à la disposition des entreprises de l’espace économique de l’UEMOA, « mais très peu utilisé», a-t-il regretté. Tout en exhortant les opérateurs économiques à tirer le maximum de profit de cette journée, il a plaidé cependant auprès de la BRVM pour « une plus grande souplesse » dans ses conditionnalités de sélection, plus particulièrement celle relative à la cotation en bourse qui exige que l’entreprise doive exister depuis un certain temps et faire la preuve de sa compétitivité.

Pour les spécialistes relèvent que « du fait de ces conditionnalités majeures, des secteurs essentiels des  économies des pays de l’espace Uemoa restent non couverts. » Ceux des petites industries de transformation des matières premières notamment, alors que la transformation est d’importance dans la plus value des ressources générées.

Comme le montre les responsables de la BRVM, cette structure est un instrument fondamental dans l’intégration économique des pays de l’union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA). Cet espace économique et monétaire commun de huit pays Africain à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

La BRVM s’inscrit donc dans la droite ligne de l’un des objectifs fondamentaux de l’UEMOA qui est la mise en place d’un marché économique commun afin de relever le défi majeur de l’intégration sous régionale.

Nombre de spécialistes soutiennent que cette intégration peut contribuer à lutter efficacement  contre la pauvreté dans les pays de la sous-région.

Mais comment cela doit se faire ? Chaque pays a déjà ou est entrain d’élaborer sa stratégie de lutte à court, moyen et long terme.

De la stratégie à la convergence des stratégies

Face aux résultats enregistrés ici et là les responsables des pays de l’UEMOA ont décidé de jouer la carte de la solidarité et à la coordination des stratégies et actions.

Ainsi, pendant plusieurs réunions les hauts responsables des pays de l’UEMOA le sujet était à l’ordre du jour. Le conseil des ministres de l’UEMOA de la mi-septembre 2007 la capitale bissau-guinéenne a expressément appelé les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à lutter ensemble contre la pauvreté.

Le ministre burkinabé des Finances, M. Jean Baptiste Compaoré  a expliqué que l’économie d’un pays ne peut prospérer sans la participation effective de toute la société « et la lutte contre la pauvreté dans l’UEMOA doit être une affaire de tous ».

Pour lui, la solidarité et l’entre-aide sont des principes fondamentaux et de régulateur dans la société africaine. ‘’ L’Economie d’un pays ne peut prospérer sans la participation active des acteurs de la société « , a-t-il déclaré.

De façon concrète,  Les ministres de l’Economie et des Finances ont réfléchi sur la définition  de la politique monétaire et de crédits la question relative à l’augmentation du capital social minimum aux banques de crédits et établissements financiers de l’Union.          

                                                Les projets sous-régionaux

L’interconnexion des deux réseaux électriques est l’un facteur très important dans l’intégration sous-régionale et dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi la Cote d’Ivoire et le Mali ont décidé d’interconnecter leurs réseaux électriques.

En effet, Les localités malienne de Sikasso, située à 480 km au sud de Bamako, et ivoirienne de Ferkéssedougou au nord du pays, ont abrité en janvier de l’année dernière les cérémonies de lancement des travaux pour l’interconnexion des réseaux électriques des deux pays, en présence des présidents ivoirien M. Laurent Gbagbo et malien M. Amadou Toumani Touré.

La réalisation de cet ouvrage permettra au Mali de disposer d’une puissance d’énergie électrique à hauteur de 60 MW. Le projet a pour objectif d’assurer la couverture normale des besoins fortement croissants (10-13%) en énergie électrique des populations et des activités socio-économiques du Mali, dans de meilleures conditions de prix et de sécurité.

Financés par le gouvernement indien à hauteur de 61 milliards de FCFA (136.566.193 US dollars), les travaux concerneront : la construction de la ligne Sikasso-Zégoua et du nouveau poste de Sikasso ; la construction de la ligne Zégoua- Ferkessedougou et l’extension du poste actuel de Ferkessedougou ; la construction de la ligne Sikasso-Koutiala-Ségou ; un nouveau poste de transformation à Koutiala et l’extension du poste actuel de Ségou. La fin des travaux est prévue pour 2010.

Le projet est considéré comme le 1er maillon d’un réseau ouest africain. Le ministre malien de l’Energie, des Mines et de l’Eau, M. Ahmed Sow dira de ce projet qu’il est intégrateur et s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique de l’UEMOA et de la CEDEAO.

La première autoroute énergétique servira les pays de la Zone A (Nigeria, Bénin, Togo, Niger, Côte d’Ivoire, Burkina- Faso) et la seconde concernera les pays de la Zone B (Mali, Sénégal, Guinée Bissau, Gambie, Guinée, Libéria, Sierra Leone).

Théodore Kouadio