ATELIER DE PARTAGE ET D’INFORMATION DES JOURNALISTES DES PAYS DE L’UEMOA

L’UEMOA et le CRDI organisent un colloque sur «Intégration régionale et stratégie régionale de réduction de la pauvreté́» à l’occasion de la célébration du quinzième anniversaire de l’UEMOA

L’UEMOA et le CRDI organisent un colloque sur «Intégration régionale et stratégie régionale de réduction de la pauvreté́» à l’occasion de la célébration du quinzième anniversaire de l’UEMOA

Dans le cadre de la préparation de ce Colloque qui doit se tenir à Ouagadougou du 8 au 10 décembre 2009, un atelier d’information et de partage pour les journalistes des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a été organisé le 30 octobre 2009 au CRDI.

Cet atelier, organisé par MédiaDevAfrica avait pour objet d’imprégner davantage les journalistes des enjeux de ce colloque, et de cadrer le rôle et la mission de ces derniers lors de ce rendez-vous.

  1. Déroulement de la rencontre :

Dès l’entame de l’atelier, Mme Kathryn Touré, Directrice régionale du CRDI pour l’Afrique de l’ouest et du centre a précisé le contexte de la journée de rencontre entre journalistes et chercheurs, qui a-t-elle rappelé s‘inscrit dans une série d’action du CRDI pour dialogue chercheurs décideurs afin de contribuer à l’application des résultats de la recherche dans les politiques.

Par la suite un tour de table a été fait autour de 3 questions précises pour avoir un aperçu des rapports entre les journalistes chercheurs, de l’accès à l’information, et de l’impact de l’Uemoa à l’échelle de leurs pays respectifs.

En conclusion de ce premier temps fort de la journée on a noté avec satisfaction un échange franc et dynamique jugé un peu court mais fort utile pour la suite.

Sauf quelques rares exceptions les journalistes ont noté qu’ils avaient parfois de sérieux problèmes pour accéder à des informations de première main à temps voulu sur les questions liées à la marche de l’Uemoa. L’Union souffre d’un manqué de visibilité criard qui est la résultante d’une politique de communication défaillante. Car il est noté des difficultés pour même identifier les personnes désignées pour s’occuper des la communication de l’Uemoa dans les représentations nationales.

Côté chercheurs c’est souvent le manque de disponibilité qui pose problème aux journalistes.

De plus, l’accès à l’information souffre de manquements notables du fait de frilosité des interfaces gouvernementales face à la demande journalistique. D’ailleurs l’approche politicienne des activités de l’Union tend à faire des politiques d’intégration des slogans creux, non suivi de faits réels. Le représentant de Guinée Bissau n’a pas manqué de souligner que la zone où se trouve les locaux de la représentation de l’UEMOA à Bissau ressemblait à zone verte en Irak tant son accès est difficile 

A ces problèmes de communication s’ajoute la mauvaise perception des différents instruments de l’UEMOA comme la Banque régionale de Solidarité qui fonctionnerait comme une banque classique alors que sa première destination était d’en faire une sorte de banque de proximité pour ne pas dire une banque des pauvres.

Après cette mise en exergue des perceptions par pays, les trois thématiques du colloque : “Convergence économique et lutte contre la pauvreté”, “́Les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté” et le “́Processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiqueset programmes dans l’UEMOA”, ont été présentées

Ces sous-thèmes ont été introduits par le Dr Elias AYUK et les professeurs Abdoulaye Diagne et Gaye Daffé du CRES.

Ces introductions sur les thématiques centrées sur problématiques abordées par les chercheurs à travers l’appel à contribution. Elles ont été suivies de débats assez riches.

S’agissant de la “Convergence économique et lutte contre la pauvreté”, huit communications ont été répertoriées. Il est important de souligner que la convergence peut être structurelle ou macro-économique. Mais le constat est fait que si des pays ont des économies divergentes, il est difficile d’harmoniser leurs échanges.

En conclusion sur ce point : Les politiques économiques communes doivent avoir comme assise une convergence structurelle.

Il existe des indicateurs pour la convergence macro-économique : déficit budgétaire en dessous des 3%, inflation en dessous de 3%, encourt dette, un bon ratio dans la part maximale des salaires dans les dépenses courantes… Ces indicateurs permettent d’agréger des points qui permettent les transactions économiques. Il a été souligné par les journalistes la relativité de ces indicateurs. Toujours est-il qu’il en faut pour avoir une approche scientifique basée sur un degré suffisant de généralisation.

Mais l’harmonisation des pratiques suivant une directive de l’Union est appréciée différemment d’un pays à l’autre. Par exemple l’harmonisation de la Tva a posé problème dans un pays comme le Sénégal car il était en deçà du taux de l’Union. Ce ne fut pas le cas pour la Côte d’Ivoire où celle-ci a favorisé la baisse de la Tva.

Une seconde conclusion : Les critères de l’Union sont parfois incompatibles avec la politique de réduction de la pauvreté.

Une question est restée également en suspens sur l’insuffisance de l’harmonisation monétaire pour assurer une intégration suffisante.

A propos du deuxième sous-thème sur les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté, le propos est de s’interroger sur le bilan qu’il est possible de tirer de toutes les expériences et instruments financiers mis en place à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest en général et de l’Uemoa en particulier pour lutter contre la pauvreté. Quel bilan tirer des politiques sectorielles. Comment rendre plus efficaces les programmes de réduction de la pauvreté dans les prochaines décennies. Des préoccupations qui feront l’objet de six communications au colloque de  Ouagadougou.

Les instruments de réduction de la pauvreté comme la BRS, a des taux trop élevés par rapport à sa cible. Il semble alors y avoir une incohérence entre la cadre dégagé et la pratique notamment pour le cas de cette banque.

S’agissant du secteur informel et des ses transactions non normées, il est à noter que l’épargne doit être rémunérée autrement elle ne saurait s’inscrire dans la durée. Et les coûts qui secteur informel sont plus importants que ceux du crédit formel car il y a des externalités qui ne sont pas comptabilisées. Des remarques des chercheurs ont été réinterrogées à l’aune des réalités traduites par des journalistes qui prônent une « décolonisation » de leurs approches. Toujours est-il que les exigences scientifiques dépassent les relativisations trop accentuées

Sur le troisième sous-thème sur le processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques et programmes dans l’Uemoa, il était attendu un regard critique sur le monitoring des tâches de la Commission et sur leurs instruments d’évaluations. Aucune communication pertinente n’a été relevée sous ce chapitre pour le colloque. C’est pourquoi deux papiers ont été commissionnés. Au delà des mécanismes d’évaluation, il s’agit de savoir comment les institutions de la société civile de l’Uemoa pourraient aider àrenforcer la gouvernance économique tout en assurant la consolidation de l’intégration régionale et la réduction de la pauvreté dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.

  1. Participants et positionnement par rapport aux sujets et au colloque 

Le cœur du métier du journaliste est de collecter, traiter et diffuser des informations. Ils sont donc au centre d’un dispositif citoyen qui fait d’eux des médiateurs des demandes des populations de l’Afrique de l’Ouest et les relais de choix d’une information descendante des mandataires de l’Uemoa aux citoyens des pays membres de l’Union.

C’est pourquoi, ils sont sollicités non pas comme de simples observateurs passifs mais comme des leaders d’opinion qui devront davantage traduire les préoccupations des populations au cours des travaux. Ils se voient donc plus utile comme observateurs certes mais aussi comme animateurs des débats en aidant par leurs questions et leurs interpellations à formuler des questions des problématiques de recherche et des pistes de décision.

M. Augustin A. Niango, directeur de Cabinet du Commissaire chargé du Département du développement social et culturel de la Commission, de passage à Dakar, a pu participer à cette partie de l’atelier. Pour lui des articulations doivent être trouvés entre l’échelle de l’Union et celle des Etats membres. Par conséquent il faudrait :

– Apprécier la place des institutions locales (parlement etc.) dans la prise effective de décision dans les réformes de l’Uemoa. Car s’agissant des textes réglementaires, la littérature est très fournie.

– Accorder intérêt aux mécanismes institutionnels de transposition des directives de la Commission quoique les dispositions réglementaires s’imposent aux Etats. En effet il existe des facteurs de résistance face aux réformes selon Niango citant l’exemple de L’harmonisation des tarifs d’inscription dans les universités. Car certaines universités ne l’ont pas appliqué car il y a un gap des budgets de fonctionnement de certaines universités qui ne trouvent pas de dispositifs réels pour les combler. Les voies de recours à l’échelle régionale sont également à spécifier, mais elles ont un coût pour le citoyen, une question parmi d’autres comme la capacité réelle des acteurs d’entrer dans la construction communautaire, pour lesquels M. Niango espère un dialogue fructueux à Ouagadougou pour faire avancer l’union durablement

  1.  Enjeux de la rencontre

Le cœur du métier du journaliste est de collecter, traiter et diffuser des informations. Ils sont donc au centre d’un dispositif citoyen qui fait d’eux des médiateurs des demandes des populations de l’Afrique de l’Ouest et les relais de choix d’une information descendante des mandataires de l’Uemoa aux citoyens des pays membres de l’Union.

L’enjeu de cette rencontre c’était aussi d’avoir une vision partagée des rôles et missions des journalistes au colloque. Raison pour laquelle une longue séquence lui a été consacrée.

Grosso modo il s’agira principalement de trois postures pendant et après le colloque :

  • observateur
  • Animateur du débat avec les chercheurs et les décideurs
  • Analyse donc production de papiers (articles de presse) de fonds pour rendre compte de la teneur de celui-ci à leur cible, les citoyens de l’Uemoa
  • Résultats obtenus 
  • 3 livres ont été fournies aux journalistes pour servir de document de travail
  • Certains journalistes se connaissaient déjà et se sont familiarisés à travailler en groupe sur un sujet et échangent leurs perceptions nationales par exemple avec le s chercheurs qui les accompagnaient.
  • Les rôles et missions des journalistes en direction du colloque ont discutés et mis en cohérence avec le comité d’organisation de l’atelier à la grande satisfaction des journalistes qui se sont sentis valorisés dans leur rôle..
  • L’interdisciplinarité été donc la voie choisie afin de marquer de manière durable ce colloque qui porte toute la symbolique du quinzième anniversaire de la Commission.
  • Autres résultats intéressants

Une mise en perspective de l’atelier a été faite dans ce sens, et des idées ont été recueillies pour envisager la suite à  leur réserver notamment:.

  • La mise en réseau des journalistes, des chercheurs et des décideurs à travers un mailing groupe.
  • Renforcement des capacités d’analyse en liaison avec les chercheurs
  • Bourse de reportage sur un ou des pays de l’Afrique de l’ouest
  • Une caravane de presse avec la possibilité d’être reçu à chaque étape dans un pays par un officiel pour faire le point sur les difficultés rencontrées.
  • Répertoire des chercheurs ouest-africains
  • Prix du meilleur journaliste de l’intégration
  • Revue de l’intégration
  • Page d’information sur l’Uemoa dans des journaux ciblés dans les différents états.

L’atelier a été clôturé avec le vœu d’une collaboration tripartite féconde qui pourrait s’ouvrir vers une information mieux informée sur l’Uemoa.

Un dispositif souple sera mis en place pour échanger sur toutes les questions qui concernent le colloque de décembre.

LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER DU 30 OCTOBRE 2009

PaysNom ContactProfil du contactContacts personnels
Bénin1Aubin Rogatien TowanouJournaliste « l’informateur »09 BP 68 0 Cotonou  Tel 229) 90  01 02 74  Ad : lot 1337 Sainte Rita Cotonou Maison Simon Hinvi Email : taubin2008@yahoo.fr
Burkina Faso2Ahmet Newton BarryRéd Chef « l’Evénement » Secteur 2, rue du Dr GOAMISSON Ouagadougou 01 BP 1860 Tel 22650316934 Email :bangreib@yahoo.fr
Côte d’Ivoire    3Kouadio YAO ThéodoreJournaliste « Fraternité  Matin »Email : koudore@yahoo.fr Bd Général De Gaulle 01 BP 1807Abidjan 01    TEL ; 225) 07595161
Guinée Bissau4Fernando Jorge Lopes Pereira  Journaliste Dir PubEmail : fegelp@gmail.com Tel 00 2455910343  Rua Areolino CRUZ, N°9 R/C Dt . CP 616 BISSAU
Mali  5Alexis KalembryPrésident Réseau Journalistes Eco « Les ECHOS »Email : kalambry@yahoo.fr BP 2043 Bamako Tel(223) 20 29 62 89 Fx :2029 7639
Niger6Lalo Keïta Oumarou          Directeur de la Rédaction du journal Le Républicain   Niameykeita_oumarou@yahoo.fr Adresse :;Rue du Terminus, Niamey Niger  BP: 12015,   tél (bureau) 0227 20 33 03 03 (Mobile) 00227 93 93 83 75 Où  00227 94 69 74 09  Fax: 00227 20 73 41 42
Sénégal7Mohamed GUEYE[1] Coordonnateur délégué LE QUOTIDIEN12,Cité Adama Diop, Route du Cimeti�re, Yoff, Dakar   B.P. 25 221 Dakar-Fann Tel. +221 338 698 486 Fax : +221 33 820 72 97     Skype : magloire99  Email : mgueye@lequotidien.sn
SENEGAL8HAMADOU TIDIANE SYDir OUESTAF NEWSN09 Cité GIA Castors Dakar    Email : acc@arc.sn    Tel :775705085
TOGO9Noël Kokou TADEGNON  Réseau des journalistes économistes. 01BP 2539 Lomé Togo    Tel:(228) 905 38 35  / (228) 949 9167  Fax (228) 225 03 50  email: noel@tadegnon.info
SENEGAL9Mamadou NDAOMEDIADEVAFRICASicap AMITIE 1  Villa N°3029 BP 25378 Dakar FannTel 221 776529651  Bureau : 221 834 52 83  mamadou.ndao@mediadevafrica.org
 10Pr Abdoulaye DiagneCRES/UCADEmail : cres@ucad.sn   Tel 221  77 64 77 57
 11Pr.GAYE DAFFECRES/UCADEmail : gdaffe@yahoo.fr  Tel : 221  77 86477 57
 12Massamba MbayeMEDIADEVAFRICA RapporteurEmail : mass15fr@yahoo.fr  
 13JEROME GERARDCRDI/SENEmail : jgerard@idrc.org.sn    Tel 221 77 6519979
 14Kathryn TOUREDirectrice BRACO CRDIEmail : tourek@idrc.org.sn    Tel : 221 33 864 00 00
 15Elias AYUKCRDIEmail : eayuk@idrc.org.sn    Tel : 221 33 864 00 00
UEMOA16Augustin NiangoUEMOAEmail : aniango@uemoa.int  Tel : 226 70 300655

Programme 

HorairesSéquenceIntervenants
9h00 – 9h30Mot de bienvenue du CRDI Introduction : Le Contexte et les enjeux du colloque de Ouagadougou / Partenariat entre UEMOA et CRDI, lien chercheurs-décideursMme Kathryn Touré Directrice régionale du CRDI pour l’Afrique de l’ouest et du centre
9h30 – 10h30Présentation par les journalistes autour des questions suivantes : 1) La pertinence des thèmes du colloque pour leur pays, quel traitement leur donner 2) l’accès à l’information pour le traitement des questions de pauvreté et d’intégration régionale : quelles sources utilisées, quelles difficultés ? 3)  les relations journalistes-chercheurs dans le contexte de leur pays : quelle expertise le journaliste utilise t’il et comment ?Mamadou Ndao Coordonnateur Général Média DevAfrica
10H30- 10H45PAUSE SANTÉ / Thé, Café
10H45–11h45Introduction du Thème 1 : Convergence économique et lutte contre la pauvreté   Discussions, approfondissement, questions  – Elias Ayuk, Spécialiste principal de Programme CRDI Dakar – Chercheurs du CRES (Sénégal)
11H 50–12H50Introduction du Thème 2 : Les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté   Discussions, approfondissement, questions– Elias Ayuk, Spécialiste principal de Programme CRDI Dakar – Chercheurs du CRES (Sénégal)
13H00-14H30PAUSE DEJEUNER – Cafétéria du CRDI
14h30–15h30Introduction thème 3: Processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques et programmes dans l’UEMOA    Discussions, approfondissement, questions– Elias Ayuk, Spécialiste principal de Programme CRDI Dakar – Chercheurs du CRES (Sénégal)
15H30-16H30Rôle et Mission des Journalistes au colloque de Ouagadougou. Observation, animation, analyseJérôme Gérard, agent de recherche et d’information du CRDI
 16H30-17H00 Le Colloque de Ouagadougou : une opportunité de production médiatique de qualité – Préparation et suivi avec les journalistesMamadou Ndao
17H00-17H30Evaluation et Divers et ClôtureMme Kathryn Touré

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