Les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté.

Table ronde Colloque de Ouagadougou à l’occasion des 15 Ans de l’UEMOAThème : Les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté.

Table ronde Colloque de Ouagadougou à l’occasion des 15 Ans de l’UEMOA

Thème :Les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté. (Discutant :Ahmed Newton Barry, journaliste « l’indépendant » du Burkina Faso)

Les discussions ont tourné autour des instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté.

La constante en écoutant l’ensemble des intervenants, c’est la confirmation de l’impression globale qui se dégage depuis le début du colloque à savoir : le caractère fortement extraverti du processus de l’intégration impulsé par l’UEMOA.

  1. Une intégration insuffisamment ou mal théorisée avec des objectifs imprécis.

En 1994 l’UEMOA est née. Il y a eu incontestablement un travail une abondante réflexion théorique. Mais le résultat est que l’intégration se fait toujours attendre. Que l’on considère la sigma ou la beta convergence, apparemment aucune n’arrive à réaliser la convergence.

15 ans après, l’UEMOA a moins fait converger les Etats que ne le fit la défunte CEAO. Les conditions de vie des populations ne sont pas améliorées. Par contre leur monnaie se porte incroyablement bien. Elle ne connaît pas l’inflation ou très peu, mais elle ne leur sert à rien puisqu’elle est incapable de financer le développement. Le loyer de l’argent est très cher et le système de financement les exclus. C’est le formel qui est roi au pays de l’informel.  

  1. Une recherche sur l’intégration et sur le développement avec des instruments insuffisamment domestiqués

Là aussi c’est la catastrophe. La seule ressource humaine de qualité  c’est le professeur commissaire Bamba qui a fait des travaux de référence. Le seul dont le nom a été une fois cité par les exposants chercheurs. Le gros de nos chercheurs chevauche  les instruments d’une autre réalité qu’ils tiennent à coller à notre informelle économie et nos informels marchés. Dans la conception actuelle en vigueur, c’est que l’UEMOA a réussi une union douanière, mais n’a pas encore réalisé son marché commun. Là également elle semble être en retard sur le temps des populations. Le marché que l’UEMOA s’acharne à construire n’a pas de public. Le public de l’Union a déjà réalisé le sien. Il ne comprend pas celui qu’on lui promet, parce qu’il ne lui ressemble pas. En effet, combien d’argent circule en dehors du circuit formel ? Pourquoi les politiques sécuritaires n’arrivent pas au bout des braqueurs et autres coupeurs de route ?

  1. Un objectif stratégique de l’intégration : notamment la lutte contre la pauvreté qui est inspiré de l’extérieur, notamment le fameux consensus de Washington théorisé et financé par la Banque Mondiale avec  les DSRP qui sont fabriques de la même façon à partir du même canevas, que les spécialistes appellent « ironiquement » Le «source book »
  • L’instrument principal de financement de la réduction de la pauvreté qui est d’initiative communautaire les BRS s’est révélé inopérant. Les Etats n’ont pas suivi, mais est-ce qu’ils le pouvaient ? Dans un contexte global où eux-mêmes se sont séparés partout des instruments identiques qu’ils avaient crée des années auparavant. Dans la quasi-totalité des pays de l’UEMOA il y a eu les banques de développement qui ont échoué. Il y a eu les banques ou les caisses agricoles qui ont échoué. Ces instruments aussi avaient pour objectifs de servir d’alternative aux populations exclues du système traditionnel bancaire
  • Toujours dans l’objectif stratégique de réduction de la pauvreté. Les recherches ont montré qu’en ciblant le monde agricole on touche à la poche de pauvreté par excellence. L’efficience du crédit dans ce domaine à montré que les vrais pauvres, les producteurs vivriers, ne sont pas touchés, environ 2% du crédit leur est réservé.  Les producteurs des cultures de rente sont les borgnes de l’affaire. Ils s’en sortent avec un petit 10%.
  1. Une intégration incomprise par les populations

    Il semble que les populations n’ont pas compris les visées ultimes et généreuses de l’UEMOA ? Il faut qu’on le leur explique mieux. C’est en tout cas une des justifications de la présence des communicateurs à la présente rencontre. Incontestablement c’est une initiative heureuse. Mais ici aussi la bonne intention.

Il faut savoir ce que l’on va intégrer et pourquoi on va s’intégrer ?

Il faut que les destinataires de l’intégration s’y reconnaissent.

A partir de cet instant on peut élaborer une stratégie d’information et de communication. Mais à ce niveau aussi, l’Union ne peut pas l’affaire de la formation de ses communicateurs. Il ne s’agit pas d’un simple renforcement des capacités. Il faut plus. Il faut que par une politique incitative l’union emmène à la naissance des vocations journalistiques sur les questions et les politiques d’intégration. Il ne faut pas que le processus actuel d’association ( chercheur décideur journaliste ) aboutisse à la politique du cheval et cavalier : le décideur chevauche le chercheur et les deux chevauchent le journaliste. En la matière il y a une place pour la construction, et non pas seulement forcément, des capacités des journalistes et des communicateurs. L’UEMOA peut favoriser cette évolution pour le bien des populations et de l’intégration.

Il faut des journalistes partenaires parce qu’ils peuvent saisir les enjeux de l’intégration et non des copistes qui approximativement s’essayent avec plus ou moins de bonheur de restituer pour le public des choses que lui même a imparfaitement saisi. Un borgne qui enseigne des aveugles. Imaginez le résultat. Ici aussi on ne peut pas faire l’économie des ressources humaines de qualité. Si cette évolution endogène n’est pas réalisée, ce sera la continuation de l’extraversion. On aura des journalistes européens ou chinois spécialistes de l’UEMOA et de l’intégration ouest africaine qui viendront conseiller les commissaires de l’UEMOA et le président de la commission.       

Intervention du professeur Samuel  T. Kaboré

Le financement de la croissance. C’est fait, mais le bénéfice est moindre et insuffisant. Le bilan est marginal aussi bien pour le secteur formel que celui informel.

Pour être valorisées, les publications doivent se faire à l’extérieur. C’est le seul moyen de valorisation. Il faut s’abonner à ses revues.

Notre système de reconnaissance et de valorisation doit être revu. On ne peut pas demander aux experts extérieurs de venir lire avec leur lunette nos réalités.

Il faut investir dans la recherche et non des appels extérieurs.

Il faut développer le dialogue décideur-chercheur et les journalistes ?

Des DRSP inspiré de l’extérieur. Mais le plus souvent les institutions arrivent et trouvent un terrain vierge. Ce n’est pas le cas en Asie. La nature a horreur du vide.

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Intervention de M. Aka  résumée en quelques points 

*Le faible accès au crédit est un facteur limitant de la lutte contre la pauvreté.

*A l’Uemoa seulement 7% des populations ont accès aux services financiers.

*Les ressources concessionnelles  doivent être une préoccupation

*Une autre préoccupation la consommation des produits vivriers.

* Au niveau des échanges intra-communautaires les structures ne sont pas diversifiées. Ce sont des situations que nous avons hérité de la colonisation.

*Il faut consommer ce que ns produisons et produire ce que ns consommons.

*En ce qui concerne les infrastructures, il nous faut voir qu’est-ce que nous faisons pour impacter sur la pauvreté à ce niveau.

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