Médias pour un dialogue politique sur l’intégration régionale

Le projet médias pour un dialogue politique sur l’intégration régionale est le résultat d’un partenariat CRDI –MédiaDevAfrica qui prend son sens dans l’initiative du CRDI qui avait permis la mise en œuvre en 2004 du projet « analyse quantitative et économique de la pauvreté et traitement journalistique » qui reposait sur l’articulation entre chercheurs (ceux du MIMAP) et journalistes de l’Afrique de l’Ouest

Introduction :

 Le projet médias pour un dialogue politique sur l’intégration régionale  est le résultat d’un partenariat CRDI –MédiaDevAfrica qui prend son sens  dans l’initiative du CRDI qui avait permis la mise en œuvre en 2004 du projet  « analyse quantitative et économique de la pauvreté et traitement journalistique » qui reposait sur l’articulation entre chercheurs (ceux du MIMAP) et journalistes de l’Afrique de l’Ouest. Ce présent projet comprend 4 activités principales:

   – Mobilisation et sélection d’un groupe de journalistes intéressés aux thèmes de

    l’intégration et de la lutte contre la pauvreté.

   – Préparation et organisation de la rencontre d’information et de partage entre journalistes

     et chercheurs.

   – Participation au Colloque

   – Suivi de l’après Colloque 

Ces activités qui avaient été  programmées entre le mois de juillet  2009 et le mois de Janvier 2010, s’inscrivaient dans le cadre de la célébration des 15 Ans de l’UEMOA. Ce projet coïncidait aussi avec la parution de l’étude réalisée par le CRDI sur le thème « Dialogue décideurs-chercheurs en Afrique de l’Ouest : Quelle synergie pour le développement ? Pour mémoire il faut rappeler que cette étude est la résultante d’une série d’ateliers tenus  en 2004 dans 6 pays d’Afrique de l’Ouest et du centre (Bénin, le Burkina Faso,  Ghana, Mali,  Sénégal et Cameroun).

Ce second élément de contexte est important à signaler à cause de l’une des recommandations qu’il contient, et qui soulignait  le rôle central des média et des journalistes  dans le processus du dialogue chercheurs décideurs.

Ains,i on retrouve bien la cohérence du dispositif, de l’approche triangulaire adoptée sur le chemin du colloque de Ouagadougou.

 Le  Bureau régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre  du  CRDI a manifesté son intérêt pour accompagner la Commission de l’UEMOA dans la réalisation d’une activité scientifique  sous-régionale, afin de permettre un dialogue entre chercheurs et décideurs en matière d’intégration régionale, d’une part , et  entre décideurs, chercheurs et les média, qui sont les relais des préoccupations citoyennes, d’autre part.

Il a aussi fait confiance au savoir-faire de MédiaDevAfrica pour élaborer et conduire le processus au niveau des journalistes de l’espace UEMOA, mais aussi comme membre du comité d’organisation du colloque.

Dans  ce projet, le but visé n’était pas d’assurer la couverture événementielle classique des médias, mais plutôt d’augmenter les compétences des journalistes à mieux faire comprendre les thématiques d’intervention de l’UEMOA dans les domaines de l’intégration et de la lutte contre la pauvreté.  Ce faisant, amener les professionnels des média à jouer leur rôle de contribution au débat public, et d’interpellation des décideurs  et des   chercheurs  de l’UEMOA sur leur  responsabilité, et  leurs apports concrets dans ce domaine.

L’objectif du projet était double recherché était donc de :

  • Faciliter l’appropriation des thématiques régionales de lutte contre la pauvreté par les journalistes pour qu’ils puissent mieux analyser et rendre compte des stratégies  régionales d’intégration et de lutte contre la pauvreté initiée par l’UEMOA.
  • Mieux positionner les journalistes dans leur rôle d’interpellation pour stimuler le dialogue politique public sur ces thématiques d’autre part.

Au plan opérationnel, cet objectif général s’est décliné en 3 objectifs spécifiques qui constituent autant de défis pour le dialogue politique à savoir :

  • Ouvrir un groupe de journalistes spécialisés aux préoccupations, priorités, et  agenda des décideurs et chercheurs régionaux sur l’intégration et la lutte contre la pauvreté.
  • Outiller des journalistes à contribuer au dialogue citoyen critique sur les questions d’intégration régionale et de lutte contre la pauvreté et aussi pour stimuler la production d’information.
  • Convaincre et motiver les autres acteurs (décideurs et chercheurs) à s’engager concrètement dans une collaboration plus étroite, durable et efficace avec les média.

Ces trois objectifs correspondent en effet aux trois phases de l’exécution du projet à savoir :

  • La phase d’identification et de mobilisation des journalistes autour des thèmes du colloque  en vue de leur appropriation pour une participation optimale aux travaux.
  • La phase de participation active aux travaux du colloque avec un rôle précis  d’observateur, d’animateur du débat et d’interpellation, dans les discussions, auquel s’ajoute un travail d’analyse  et de production d’information.
  • La phase de l’après colloque qui doit constituer l’occasion de consolider les pistes de collaboration et de travail  entre chercheurs décideurs et journalistes à partir des contacts et des convergences établies entre les 3 acteurs.

Trois résultats étaient attendus  au terme du projet :

D’abord que les journalistes comprennent mieux les logiques et les agendas des décideurs et chercheurs et  sont en mesure de faciliter la circulation  de l’information pertinente en direction des citoyens de l’Union.

Ensuite que Les journalistes participant au colloque jouent un rôle d’interpellation et stimulation des acteurs du colloque en exprimant les attentes citoyennes par rapport aux thématiques.

Enfin, que les décideurs et chercheurs reconnaissent la nécessité de collaborer étroitement avec les journalistes, et s’engagent à assurer un meilleur accès à l’information, et une plus grande  transparence de l’action  de l’Union auprès des citoyens.

I- Déroulement du projet :

  1. Activités :

Le projet comprend  les trois types d’activités ci-dessous :   

  • L’atelier d’information et de partage entre les chercheurs et les journalistes préparatoire au colloque.
  • L’organisation de la participation des journalistes au colloque de Ouagadougou.
  • Le suivi de l’après  colloque et la mise en œuvre des recommandations  sur la  production  d’information  et la collaboration entre chercheurs et journalistes.
    • Mise en œuvre
      • L’atelier de partage et d’information
  • Rappel

L’atelier de partage et d’information a réuni 8 journalistes des  pays de l’UEMOA choisis à l’issue d’un appel à manifestation d’intérêt  diffusé au sein des réseaux nationaux de journaliste économiques, sur le site du CRDI, du Centre National de Presse Norbert Zongo au Burkina Faso, et sur le site des journalistes économiques  togolais.

Au total, 8 articles sur 24 propositions ont été  sélectionnés  et  5 ont été forclos (hors délai ou des envois double) à la suite d’un appel à manifestation  d’intérêt qui a duré 45 jours.

Les 8 journalistes  ont été identifiés, compte tenu de leur intérêt exprimé à travers leur candidature, et sélectionnés  pour participer à l’atelier de partage et d’information qui s’est tenu le 30 Octobre 2009 dans la salle de conférence du CRDI à Dakar

.

Les chercheurs Elias Ayuk, Gaye Daffé, et Abdoulaye Diagne ont introduit les 3 thèmes retenus au programme  du colloque de Ouagadougou à savoir :

  • Convergence économique et lutte contre la pauvreté” ;
  •  “́Les instruments régionaux de financement et la lutte contre la pauvreté” ;

Le “́Processus d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiqueset programmes dans l’UEMOA”.

b– Les leçons et conclusions retenues de l’atelier.

Les résultats obtenus à l’issue  de cette activité  révèlent  5 principaux  enseignements:

  • Le processus de l’appel à manifestation d’intérêt a permis la sélection des journalistes du moment, ayant les meilleurs profils en Afrique de l’Ouest francophone, traitant des questions économiques et de lutte contre la pauvreté.  
  • Les  résumés des drafts de présentations des chercheurs retenus par le comité scientifique à l’exception  de ceux  sur les instruments régionaux de financement, ont été commentés, discutés et appropriés par les journalistes dont certains ont produit des articles.
  • Les résumés des présentations et deux ouvrages  ont été remis aux participants comme  documents préparatoires  au colloque.   
  • Le contenu et l’angle de la participation des journalistes  ont été définis à la lumière des rôles qui leurs sont impartis  pendant le colloque à savoir :
  •  Un rôle d’observateur  pour relever les points critiques de débats entre chercheurs et décideurs
  • Un rôle d’analyse de l’information en plus de celui traditionnel de production d’information.
  • Un rôle d’interpellation  des décideurs et d’animation des débats en tenant compte des prédispositions de certains journalistes pour cet exercice.,
  • Un partage d’information sur la situation des 8 pays en ce qui concerne notamment le traitement de l’information économique, les relations journalistes-chercheurs, décideurs, suivi d’une série de propositions  visant à donner une perspective à l’atelier autour des axes suivants :  
  • La mise en réseau des journalistes, des chercheurs et des décideurs à travers un mailing groupe.
  • Renforcement des capacités d’analyse  des journalistes en liaison avec les chercheurs
  • Bourse de reportage sur un ou des pays de l’Afrique de l’ouest
  • Une caravane de presse avec la possibilité d’être reçu à chaque étape dans un pays par un officiel pour faire le point sur les difficultés rencontrées (libre circulation).
  • Répertoire des chercheurs ouest-africains
  • Prix du meilleur journaliste de l’intégration
  • Revue de l’intégration
  • Page d’information sur l’UEMOA dans des journaux choisis dans les différents états.

1.2.2 : L’organisation et la participation au colloque :

  1. La préparation du colloque

Initialement une réunion d’une  demi-journée de briefings et de réglage sur les 3 thèmes du colloque, et les questions nouvelles était prévue  la veille  du colloque entre les journalistes et le comité de pilotage.

L’objectif était de mettre en cohérence les interventions des journalistes pour la prise en charge des questions soulevées dans le chronogramme final des travaux, notamment dans les plénières et les table rondes.

Cette réunion pré colloque devrait aussi servir à recadrer les approches des journalistes et d’apprécier les avant-papiers qui ont été publiés, et de préciser le rôle et la place des journalistes dans le dispositif prévu dans le chronogramme de la rencontre.

En effet, les journalistes avaient publié une série de 4  articles dans leurs journaux respectifs pour amorcer les débats, ou tout au moins poser les problématiques nationales au regard des thèmes du colloque. Ex : Fraternité Matin  Côte d’Ivoire a fait un dossier sur le bilan des

15 ans, le marché de 87 millions de personnes, les Echos de Bamako sur les 15 ans de l’UEMOA)

Cette session commune n’a pas eu lieu en raison des trop grands retards des vols devant acheminer les participants à Ouagadougou.

En lieu et place il ya eu des briefings  au fur et à mesure des arrivées  pour repréciser le rôle des trois journalistes choisis avant le colloque pour  introduire les trois tables rondes en raison de leurs prédispositions particulières.

La méthodologie retenue par le comité scientifique du colloque était la suivante :

  • Le panel de la table ronde était composée, en plus du modérateur, d’un chercheur, d’un représentant de l’UEMOA, et d’un journaliste qui devait lancer le débat..
  • Ce dernier qui participe à la plénière et identifie les questions critiques soulevées dans les débats  et rebondi sur les points importants au regard des thèmes du colloque.
  • Le chercheur et le décideur interpellés répliquent avant le débat public et la synthèse des débats.

 Pr Ouédraogo, Elias Ayuk, Samuel Kaboré, 3 des  membres du  comité scientifique du colloque ( de gauche à droite)

  • La participation aux travaux du  colloque

Les résultats de la participation des journalistes au colloque ont répondu aux attentes exprimées sous plusieurs aspects

  • D’abord, les journalistes mieux informés sur les politiques et les programmes de l’Union  ont fait entendre, directement, leurs préoccupations aux chercheurs et notamment aux décideurs de l’UEMOA sur leur bilan et  les perspectives en matière de lutte contre la pauvreté.

Ils ont saisi l’occasion pour relever la collusion souvent constatées entre les positions de décideurs et de chercheurs à la fois. Estimant dans ce cas que ce  qui aurait du être un atout du dialogue en  constitue malheureusement un handicap. En effet, si on se réfère aux situations connues dans nos pays où quand  le chercheur est dans un cabinet ministériel, il renonce aux préoccupations de la recherche du point de vue de l’application des résultats. Une fois sortie de cette sphère il tourne le dos à la recherche et devient un politique pur et dur.

 .  

 Table ronde sur les instruments régionaux de financement et de la lutte contre la pauvreté avec Ahmet Newton Barry de « l’Evénement » du Burkina Faso à droite face au micro

En outre, la position centrale des média dans le dialogue chercheurs décideurs, maintes fois affirmée n’est pas au fond traduit dans les faits du point de vue des journalistes, En effet les deux acteurs  sont soit inaccessibles où sont souvent réticents  à  donner l’information sollicitée par les journalistes. D’où la nécessité de revoir les rapports entre journalistes, chercheurs et décideurs.

Ils ont en outre relayé les incohérences perçues au sein de l’Union, notamment lorsqu’il s’agit de la libre circulation, du système de financement du crédit tout en étant très critique sur le rôle de la Banque Régionale de Solidarité par rapport aux missions qui lui avaient été assignées. L’intervention des journalistes a permis de pointer du doigt le déficit d’accès à l’information que tous ont noté, avec un besoin exprimé d’une meilleure circulation de l’information vers les destinataires des politiques.  Au demeurant les efforts de l’UEMOA  en matière de  communication quoique importants méritent d’être recadrés dans leurs approches pour être plus participatifs et plus intégrateurs du point de vue des journalistes.

  •  Les journalistes ont bénéficié d’un espace pour  mieux connaitre les politiques régionales certes, mais aussi pour interpeller les décideurs de l’Union sur les questions soulevées par les chercheurs sur les thèmes du colloque.

Il est  de ce point de vue heureux de noter la valeur ajoutée apportée aux participants par l’atelier de Dakar. Les journalistes ont pu parfaitement analyser, sur la thématique du TEC, l’incapacité de cet instrument à procurer des avantages aux pauvres et donc à lutter contre la pauvreté. Dans la foulée, ils ont relevé l’incohérence entre les mécanismes  régionaux de financement qui favorisent la monnaie stable au détriment du financement du développement des pays membres. Ce qui a suscité des débats assez passionnés (chercheurs-décideurs- journalistes) interpellant les options fondamentales de la politique de développement de l’Union et  de la BCEAO. 

  • La nouveauté  du colloque a été certainement la participation des journalistes  des pays de la sous régions en tant que parties prenantes aux débats du colloque. Cette posture n’a pas été en vérité évidente pour les décideurs dont certains ont eu du mal à se familiariser avec cette présence presque « indiscrète ». Des lapsus l’ont révélé lorsqu’il attiraient l’attention des chercheurs sur la présence de journalistes. Ceci montre qu’il y avait encore un chemin à faire pour asseoir une collaboration mutuellement avantageuse au bénéfice des citoyens.

D’ailleurs l’étude présentée lors de la session  introductive par Abdoulaye Ndiaye et le Pr Houenou (deux conseillers régionaux du CRDI) a ressorti avec pertinence le rôle central des média en relevant toutefois les contraintes qui restent à lever.

  • Les journalistes ont contribué au dialogue public y compris en étant par moment provocateur  dans leurs interpellations pour susciter  des espaces de collaboration avec les chercheurs.  

Trois tables rondes ont permis aux journalistes à côté des organisations de la société civile présentes de poser les vrais problèmes auxquels les citoyens de l’Union font face  au niveau national mais dans une perspective sous régionale. Parmi  ceux-ci on peut citer :

  • L’enclavement avec l’absence de routes et des chemins de fer qui boque le commerce intra régional en plus des obstacles non tarifaires.
  • L’absence de politique régionale de développement à la place d’un DSRP régional que la plupart des acteurs n’ont vu à cause de l’approche top /down.
  • Le manque de cohérence et les superpositions des législations et des normes UEMOA-CEDEAO (poids des chargements des camions) et l’avenir de l’UEMOA face à la CEDEAO.
  • L’absence d’un politique régionale de recherche articulée aux besoins des populations de l’UEMOA  notamment les plus pauvres, mais aussi le mercantilisme des chercheurs devenus des consultants du fait de l’appel du marché.

Au total la revue critique du bilan des quinze années de l’UEMOA a révélé des limites importantes dans la perception des citoyens de l’Union, notamment le manque de volontarisme sur les questions de développement.

Cette impression d’ensemble est reflétée par les articles produits pendant et après le colloque sous l’éclairage des chercheurs présents.

II-  LES OUTCOMES DU PROJET (V. Tableau synoptique)

Le projet qui n’avait pas initialement pour principal objectif de réaliser une couverture événementielle du colloque a néanmoins débouché sur des résultats qui aujourd’hui permettent de mesurer le niveau d’implication des journalistes d’une part , et d’autre part le degré d’imprégnation et de maitrise des thématiques régionales par journalistes, comme en témoigne les productions qui ont été réalisées.

3 tables rondes ont été  co-animées par des journalistes avec beaucoup de pertinence et parfois de passion pour les questions d’intégration régionale, d’indépendance et de déontologie.

En plus des 8 articles qui ont été retenus pour la présélection des journalistes à la suite de l’appel à manifestation d’intérêt, 4 articles ont été produits dans la période qui a  suivi l’atelier d’information de Dakar sur les thèmes portant sur la convergence et les instruments régionaux de financement en français et en portugais..

Pendant le colloque les journalistes ont aussi produit pour leurs différents organes. Le médiatracking a pu permettre d’identifier plusieurs articles (sur le Fonds d’appui Régional au Développement de l’Agriculture : FARDA, la cérémonie d’ouverture…) produits en français et en portugais relayant les discussions de Ouagadougou contribuant ainsi à donner de la visibilité à l’événement.   

L’après colloque a été pour le moins très dynamique avec des papiers sur des questions sectoriels mais très discutées pendant le colloque. Parmi ces questions figurent la question des normes et des obstacles tarifaires et non tarifaires à la libre circulation (Le quotidien du Sénégal), l’impact du TEC sur les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté (Les Echos du Mai).

 Le débat sur   les mécanismes régionaux a permis de poser  la question des fonds de réserve de la BCEAO auprès du trésor Français avec le reproche fait à la BCEAO d’être passif dans le financement du développement des pays de l’UEMOA. D’ailleurs la longue interview accordée à Tidiane Sy de Ouestafnews par le Pr Kako de l’UEMOA a eu un retentissement international.  L’évocation de la question  dans son blog par M. Shantayanan Devarajan, l’économiste en chef de la Banque Mondiale en charge de l’Afrique, suscite encore des débats riches. Le président de la République du Sénégal semble  lui aussi avoir saisi  l’occasion d’une rencontre nationale, le 10 février dernier, sur le financement du programme agricole pour  s’attaquer à la passivité de la BCEAO par rapport au besoin de financement des pays membres , alors que celle-ci  dispose de réserves de plusieurs milliers de milliards .  N’est-ce pas là un début de dialogue entre  chercheurs – décideurs déclenché  depuis Ouagadougou par les journalistes sur les options   stratégiques de développement. ?

Voir le lien  http://blogs.worldbank.org/africacan/l-uemoa-a-quinze-ans

La question des réserves de la BCEAO est encore revenue dans les débats du sommet des chefs d’Eta des pays de l’UEMOA du 20 février 2010 à Bamako,  à l’initiative du Président Wade du Sénégal, Comme quoi le débat ouvert à Ouagadougou par le chercheur togolais est loin d’être clos si l’on considère la position adoptée par les autres chefs d’Etat et le gouverneur de la BCEAO qui s’en tiennent encore aux textes de base de l’institution.

III- EVALUATION ET RECOMMANDATIONS

Le débriefing qui a suivi la clôture des travaux du colloque  à donné lieu à un certain nombre d’observations générales, mais aussi des propositions spécifiques.

3. 1 : Observations générales

  • L’expérience  du montage du dialogue  triangulaire (chercheurs, journalistes, décideurs) a été très riche et innovante. Une opportunité  à consolider pour le futur dans les  relations : chercheurs, journalistes et décideurs y compris au niveau national et le CRDI est encouragé à appuyer de telles initiatives.
  • Liberté d’expression de ton pendant le colloque a favorisé des échanges francs entre chercheurs journalistes et décideurs de l’UEMOA.
  • Le colloque, par les contacts utiles qu’il a permis aux journalistes de nouer avec les chercheurs  auxquels il est reproché d’être inaccessibles, les membres de la société civile régionale a permis de dessiner le chemin à faire encore pour des alliances stratégiques.

-Le colloque a donné aux journalistes des repères d’analyse  plus pointus sur les questions d’intégration économique comme en témoignent la qualité de certains articles.

– Le  format de la table ronde est très pertinent comme espace d’interpellation des chercheurs et des décideurs, et aussi comme   approche de formation  en ce sens qu’il fait peser, sur les journalistes qui y prennent, part, une obligation de se documenter pour avoir un rôle actif

3.2 : Recommandations

  • L’approche  de sélection  des journalistes à partir d’une manifestation d’intérêt doit être valorisée et capitalisée comme bonne pratique.
  • Les productions réalisées par les journalistes  gagneraient à être valorisées (diffusion des papiers pertinents).
  • L’expérience  du montage du dialogue  triangulaire (chercheurs, journalistes, décideurs) a été très riche et innovante, mais elle doit aussi déboucher sur un exercice de capitalisation.
  • Retenir pour ce type d’événement des genres de « mise à niveau »  sur le modèle de l’atelier de partage  de Dakar qui a été significative dans la qualité des interventions.
  • Renforcer les capacités des journalistes à produire de la connaissance à partir des articles de fonds pour faire face aux exigences de  plus en plus grandes des lecteurs en papiers de qualité
  • Elargir la formation des journalistes dans une perspective d’un mentorat entre un chercheur dans chaque pays et un journaliste spécialisé sur les questions économiques.
  • Elargir le mentorat avec les journalistes séniors spécialisés sur ces questions et les jeunes journalistes au besoin par des séjours encadrés dans des rédactions des journaux des 8 pays de l’UEMOA sur une période qui pourrait se situer entre 2 à3  mois.
  • L’avantage sera de faire bénéficier aux jeunes journalistes de l’expérience des autres confrères dans la production de vraies connaissances
  • Les leçons tirées de certaines présentations de chercheurs incitent à  prévoir des sessions de formation en communication pour les jeunes chercheurs  qui en ont besoin pour rendre les résultats de leur recherche accessibles aux décideurs, en tant qu’outils d’aide à la décision, et aux citoyens.
  • Appuyer la synergie média chercheurs pour la production médiatique de savoirs et de connaissances sur d’autres sujets spécifiques à l’échelle locale.
  • Soutenir le développement des aptitudes des journalistes à la recherche et à l’analyse des résultats de recherche au niveau thématique.
  • Trouver à travers MédiaDevAfrica un mécanisme de gestion et de partage de l’information (plateforme) et de monitoring par les média aux niveaux régional et national, sur les politiques  et programmes  économiques liées à  la recherche  sur la lutte contre la pauvreté.
  • Structurer les axes de perspectives de l’après colloque notamment en ce qui concerne la formation continue des journalistes autour des participants de Ouagadougou, mais aussi d’autres ressources du monde  de la recherche, et des médias.

                                           ./.

Annexe :

Fiche synoptique sur les productions journalistiques réalisées avant, pendant et après le colloque

PaysNom  du journaliste organe Intitulé de l’article  
BéninAubin Towanou Afriperf Bénin  UEMOA après 15 ans d’intégration : La nécessité d’une réforme des politiques de convergence Intégration économique dans l’Uemoa : Comment le Bénin constitue un contre poids
Burkina FasoAhmet Newton Barry SOFITEX s’endette en chantant !
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Guinée BissauFernando Jorge    15º Aniversário da UEMOA : Integração regional e estratégia de redução  da pobrteza em análise   Integração e redução da pobreza:balanço de 15 anos da uemoa  
Mali    Alexis Kalembry   UEMOA :Quinze ans Déjà !An 15 de l’UEMOA : Intégration régionale et réduction de la pauvreté en mireCe Tec qui appauvrit les Maliens
Niger Lalo Keïta Oumarou    Développement socioéconomique dans la zone UEMOA : La compétitivité des industries comme moyen de lutte contre la pauvreté
SenegalMohamed Gueye RACKET : Rapport sur le transport routier dans l’UEMOA : Les coûts élevés d’un voyage Dakar-Bamako Onze ans après son adoption La Tva communautaire contrainte de justifier son existence
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